Critiques presse Underdogs
Trio – Création 2021 – Durée : 50 min – Tout public
« La soirée a débuté comme un enchantement avec la Compagnie par Terre d’Anne Nguyen et son trio de danseurs totalement époustouflants, portés par une suite d’airs et de chants éloquents et magistralement orchestrés pour donner un supplément de vie, en sublimant la chorégraphie d’un protest-song géant de leurs corps ciselés, entre hip-hop, soul, jazz and love song de l’histoire américaine noire ici corsée de composition de derrière les fagots de Sébastien Lété avec, pour seul décor, des nuées savamment effilochées dans le ciel d’une scénographie à la pureté essentielle. Coup de sombrero à l’auteure de cet Underdogs qui, au festival, a servi de prologue, et à la maestria de ses artistes Sonia Bel Hadj Brahim, Pascal Luce et Arnaud Duprat. »
Le Journal de la Réunion – 28 octobre 2021
« Sonia Bel Hadj Brahim, petite silhouette grâcieuse et lumineuse, s’exprime à travers un langage urbain aux allures guerrières. Ses gestes sont déterminés et ses mouvements saccadés, sauvages et convulsifs, rivalisent de virtuosité avec ceux de ses partenaires de scène, Arnaud Duprat et Pascal Luce, deux remarquables performeurs hip-hop. Lorsqu’elle est amenée à les confronter, c’est par des mouvements de bras puissants à en fendre l’air qu’elle réplique, avec agilité et audace. Dans le public, les plus de 14 ans, bien que peu nombreux pour cette représentation, ne peuvent qu’en tirer des leçons. Comme celle qu’il est essentiel d’exprimer des opinions.
La salle est emplie du son du rap et de la soul. La tension amenée par la musique et le commentaire socio-culturel qu’elle véhicule, dont le degré de radicalité des messages s’accorde avec le degré d’explosivité de l’expression musicale, électrise le corps entier du remarquable trio de danseurs, qui réagissent à l’unisson. Bien sûr, nous aurions aimé saisir chacune des nuances des paroles des musiques exprimées en français et en anglais. Mais la chorégraphie d’Anne Nguyen époustoufle le public, enfants comme adultes. Une foule d’images puissantes s’en dégagent, résonnant auprès de toutes les générations, et inspirant des débats animés qui se poursuivent bien au-delà de la fin de la performance. »
Tanznetz.de – Vesna Mlakar – 8 juillet 2022 – Allemagne (Tanz im August 2021)
[…] « Pour son nouveau spectacle de danse Underdogs, la chorégraphe française Anne Nguyen, spécialiste des danses urbaines, a puisé dans l’histoire de la black music des années 1960 et 1970. Sur scène, Sonia Bel Hadj Brahim, Arnaud Duprat et Pascal Luce se jettent dans un corps-à-corps à trois sur des rythmes de musiques funk, blues et soul, des mots inoubliables du poète du spoken word Gil Scott-Heron à des légendes de la soul comme les Four Tops et Marvin Gaye. Cinquante minutes de suspense au cours desquelles le trio introduit la danse par des mouvements de hip-hop classiques avant de les transformer en popping. Ils construisent une succession de tableaux immobiles qui culmine en une série de poses combatives savamment élaborées, dans lesquelles les danseurs jettent des pierres imaginaires et s’élancent dans des scènes de combat chorégraphiées, explosant de jalousie au ralenti.
Marchant au pas militaire sur rythme de la musique, les trois danseurs font détonner leurs armes imaginaires, nous faisant voyager dans l’histoire des combats pour les droits civiques des noirs américains et dans l’univers des cultures des danses urbaines à travers leur performance.
La fluidité de la chorégraphie exécutée par ce trio de danseurs a réussi à disperser les nuages du ciel Berlinois et à convoquer des vibrations positives. […] »
Kultura Extra – 9 août 2021 – Allemagne (Tanz im August 2021)
« DANSE : L’essence rebelle du hip-hop.
Interview d’Anne Nguyen dans le journal international TV5 Monde du 22 janvier 2024. Focus sur les spectacles Matière(s) première(s) et Underdogs, avec des images des spectacles. Retour sur le parcours de la chorégraphe, les racines des danses sociales urbaines et sa vision du hip-hop actuel, entre gentrification et quantification du break en vue des Jeux Olympiques 2024. Une émission présentée par Patrice Férus.JT de TV5 Monde – Patrice Férus – 22 janvier 2024
Interview d’Anne Nguyen et extrait inédit d’Underdogs au journal télévisé France 3 Paris IDF, à l’occasion de la représentation du spectacle au Théâtre et cinéma de Choisy-le-Roi.
Émission en ligneJournal télévisé – France 3 Paris IDF – 8 novembre 2022
« Le samedi soir, la représentation s’est déroulée à l’extérieur et la météo a repris le rôle principal. Cette soirée ne sera pas oubliée de sitôt, tant pour le public que pour les trois fantastiques artistes parisiens. La scène en plein air du Weissensee : un toit de tente s’étend sur la scène ouverte et le ciel surmonte de sa voûte les longues rangées de bancs. Dès la première chanson, il a commencé à pleuvoir, deux chansons plus tard, il pleuvait vraiment. Les capes en plastique ont été distribuées en un rien de temps et tout le monde est resté assis – pas une personne n’est partie. Et les trois artistes ont dansé, sans penser une seule fois à s’arrêter.
Underdogs, le nouveau spectacle d’Anne Nguyen, n’est pas un spectacle. Car la chorégraphe parisienne, qui porte la danse urbaine sur scène depuis des années, a concocté une liste de chansons, mélange de rap et de vieux tubes de l’époque Motown. Elle met en scène chaque chanson avec des éléments du répertoire de la danse hip-hop comme si elle mettait en scène un court métrage sur l’amour, la violence, la lutte.
Des poings serrés montant vers le ciel, des doigts agrippant des canons de fusils, une bagarre au ralenti, mais pas de virages acrobatiques ni de pirouettes. Le trio, deux hommes, une femme, illustre les paroles des musiques à travers le locking le popping et le posing. Une performance remarquable de virtuosité. »
Die Tageszeitung – 9 août 2021 – Allemagne (Tanz im August 2021)
« Dans Underdogs d’Anne Nguyen, nous suivons trois danseurs qui évoluent au gré de leurs intuitions en tant qu’individus et en tant que groupe dans un paysage urbain imaginé. Ils traversent des postures expressives, des gestes et des énergies explosives que nous connaissons du hip-hop. Tout au long de la performance, un contraste magnifique s’opère entre leurs mouvements rapides et fragmentés, et leur action au ralenti. Entre l’attente et le relâchement, et le fait d’être ballotté d’une direction à l’autre. Par moments, leur mouvement est oppressant, faisant des autres des “underdogs”, mais le pouvoir change rapidement. Sur fond de musique soul évocatrice du climat politique des années 70 aux Etats-Unis, l’énergie explosive de leurs corps s’ancre dans la nature rebelle des mouvements populaires pour la cause des sous-estimés, des laissés pour compte de notre société. Les interprètes se déplacent avec détermination et dans l’unité, tandis que chaque danseur apporte sa propre personnalité, ainsi que des témoignages d’affirmation ou de refus. »
Frascati Theater – novembre 2021 – Pays-Bas
« La chorégraphe Anne Nguyen et la Compagnie par Terre vous propose avec Underdogs un magnifique spectacle de danse hip-hop pour trois danseurs, deux hommes et une femme. […]
Avec Underdogs, Anne Nguyen a énormément travaillé sur les mouvements et les enchainements, les tableaux sont disséqués, découpés et les séquences décomposées comme sur un ralenti, mais non, ce n’est pas du cinéma. Les danseurs en plus d’exprimer le mouvement avec leurs corps, le font aussi avec leurs expressions de visage qui sont très marquées, c’est saisissant !
Sonia Bel Hadj Brahim, Arnaud Duprat et Pascal Luce vous offrent ici une formidable interprétation qui mobilise jusqu’au dernier muscle de leur corps, c’est très beau ! »
La Provence – Patrick Denis – 16 juillet 2022 (Festival d’Avignon 2022)
Interview d’Anne Nguyen dans « Affaire à suivre » par Arnaud Laporte (France Culture) le 12 octobre 2022. « Deux spectacles qui explorent le corps et l’âme : Underdogs et Hip-Hop Nakupenda. »
Replay du podcast
« Affaire à suivre » par Arnaud Laporte – France culture – Radio France – 12 octobre 2022
« Underdogs est une chorégraphie virtuose et narrative qui donne un aperçu de la vie d’un groupe de personnes au bas de l’échelle sociale. Sur la base d’une série de morceaux des années 1970, on nous entraîne à travers les anecdotes. Il en va de la survie, avec le corps comme arme.
La chorégraphie, qui s’inspire des styles hip-hop, est abstraite au début, puis acquiert progressivement une ligne narrative lorsque les bras des danseurs montrent des armes reconnaissables dans un langage gestuel mimétique. La violence de la vie des trois danseurs devient évidente et semble irréversible. La violence de la rue, la violence mutuelle et la violence domestique ; elles passent toutes par là. Le point culminant d’Underdogs est un long combat au ralenti entre les trois, dans lequel chaque mouvement est élaboré dans les moindres détails. Il s’agit d’une pièce de modélisation traditionnelle, parfaitement synchronisée.
Anne Nguyen est une des pionnières du hip-hop féminin. Ses chorégraphies sont épurées et développent des styles de danse spécifiques, comme dans Kata (2018). Cette fois, elle part d’un nouvel angle et associe le mouvement virtuose aux émotions de la musique soul, une base parfaite pour son récit sur les classes défavorisées. Elle tente de documenter le corps de ce groupe de personnes grâce à des morceaux joués en entiers, comme un vieux disque d’époque. Sur un programme, distribué par les danseurs au début du spectacle, la liste des musiques est offerte aux spectateurs, avec des éléments contextuels.
L’aspect narratif de la pièce oblige l’observateur à ne pas rester neutre. Le corps doit supporter beaucoup de choses, et en même temps, c’est aussi sa plus grande fierté : la danse comme moyen de survie. […] Si cette forme de danse s’est développée, la pauvreté est restée. En ce sens, le thème d’Underdogs est et reste urgent, et les répétitions qui remplissent la chorégraphie sont aussi une réalité.
[…] Cette pièce force le respect. Surtout dans sa virtuosité ; quelle performance, quels danseurs ! Et pour ce qui est du sujet, on en viendrait à souhaiter que la salle soit remplie de spectateurs qui se reconnaissent dans cette histoire. »
Theaterkrant – Moos van den Broek – 13 novembre 2021 – Pays-Bas
« La production d’Anne Nguyen enivre le public au point de créer une fascination collective.
Underdogs d’Anne Nguyen sur la scène en plein air isolée de Weißensee s’est avéré être un lancement de festival parfait. Tout autour, des herbes de prairie et des arbres luxuriants qui prolifèrent sauvagement, au milieu une aire de jeu avec un toit de tente – une idylle que les Underdogs français ont contrecarrée avec de puissants mouvements hip-hop. Pendant cinquante minutes, deux hommes et une femme se tiennent en équilibre au-dessus des abîmes de la vie quotidienne du ghetto. Nguyen rattache le hip-hop au milieu de ses origines, à la sous-culture noire des métropoles. La soul, la funk réchauffent le tout avant que la chorégraphie ne passe au ralenti pour traduire les meurtres et les homicides involontaires, les viols et les fusillades en séquences d’images corporelles angoissantes : une bande dessinée de chair et de sang.
Nguyen, issue des arts martiaux et fondatrice de la Compagnie par Terre en 2005, appartient à l’avant-garde du domaine. Ses productions sensuelles et sensibles enivrent le public au point de créer une fascination collective. La chorégraphie s’appuie sur des leitmotivs iconiques, tels que le pistolet dans la main d’un enfant ou la statue de la Liberté, qui se dresse dans la baie de New York ainsi que sur la Seine à Paris. Sonia Bel Hadj Brahim alias Miss Liberty reste courageusement sur place, sa torche d’illumination levée vers le ciel, tandis qu’Arnaud Duprat et Pascal Luce se tapent presque la tête à côté d’elle. »
Süddeutsche Zeitung – 17 août 2021 – Allemagne (Tanz im August 2021)
« Le spectacle de la chorégraphe hip-hop française Anne Nguyen était attendue avec impatience : en 2019, Kata au Radialsystem a été le point d’orgue du festival. […] Le nouveau spectacle de la Compagnie par Terre, dont la première a eu lieu à Paris en juin, nous plonge au cœur de la musique soul des années 60 et 70. Les danseurs s’immobilisent sur des pauses de combat de rue, lèvent le poing à l’image des Black Panthers et font référence à toute une série d’images iconiques. […] Dans Underdogs, les mouvements isolés sont chorégraphiés de manière ultra-précise. Avec leurs mouvements en slow motion, le trio fait l’apologie de la vitesse et de la lenteur. »
Das Kulturblog – 7 août 2021 – Allemagne (Tanz im August 2021)
Interview d’Anne Nguyen dans l’émission « L’invité 20 Minutes TV » du 20 janvier 2024 pour parler de son parcours, de son processus créatif, des origines des danses sociales urbaines, du rôle social de la danse, des différentes formes que la danse prend sur scène et au service de l’économie de marché à l’aune de l’entrée du break aux Jeux Olympiques de 2024. Avec des images d’Underdogs et de Matières(s) première(s). Une émission présentée par Renaud Parquet.
L’invité 20 minutes TV – 20 minutes TV – Renaud Parquet – 20 janvier 2024
« Pour Underdogs, Anne Nguyen revient aux sources du hip-hop qui « puise ses inspirations dans les postures, les gestes et les énergies des personnages des clubs et des rues populaires de l’Amérique des années 1970 ». Puisque les danseurs urbains se nourrissent de ce qui questionne les normes, des gestes de transgression qu’ils observent et transforment en actes créatifs, que disent de l’identité de ses trois interprètes les mouvements qu’ils se sont choisis ? Et au-delà, « dans quelle mesure l’énergie explosive de leurs corps s’ancre-t-elle dans la nature rebelle des mouvements populaires pour la cause des underdogs, des laissés-pour-compte de notre société » ? »
La Terrasse – Delphine Baffour – 26 juin 2022 (Festival d’Avignon 2022)
« […] Underdogs est de la danse pure.
Dans le cadre évocateur de la Freilichtbühne Weißensee (lac blanc en plein air), de leur entrée jusqu’aux applaudissements finaux, les danseurs de la Compagnie par Terre se sont produits, non-stop, dans une représentation intense et énergique.
Au rythme du rap et de la soul, les protagonistes de cette pièce, qui rappelle l’atmosphère contestataire des années 1970 aux États-Unis, interprètent les “perdants”, les exclus de la société, qui se battent pour eux-mêmes et pour leurs idéaux.
Sonia Bel Hadj Brahim, Arnaud Duprat et Pascal Luce sont des interprètes de grand talent. Ils font bouger leur corps en passant de divers genres de hip-hop, de funk, voire de swing à des moments de pantomime, où la voix narrative est celle des morceaux musicaux liés par les percussions organiques de Sébastien Lété.
Spectacle captivant au rythme soutenu. Excellente performance de ses interprètes. »
Campadidanza – 9 août 2021 – Italie (Tanz im August 2022)
« Anne Nguyen a chorégraphié Underdogs sur de la musique soul américaine des années 1970, avec des chansons de Gil Scott-Heron, Sam Cooke ou encore les Four Tops. La chorégraphe réduit à l’essentiel le vocabulaire du hip-hop ; dans plusieurs variations, on reconnaît les mouvements robotiques du “popping”, combinés avec des séquences de mouvements parfois rapides, parfois désinvoltes.
Les mouvements s’entrelacent.
Sonia Bel Hadj Brahim, Arnaud Duprat et Pascal Luce forment un groupe qui reste la plupart du temps soudé ; leurs mouvements sont savamment imbriqués. Par moments fugaces, leur danse se synchronise. Les mouvements de danse purs contrastent avec des gestes indiquant la révolte ou la rébellion. Les danseurs lèvent le poing, projettent leurs bras dans l’espace comme s’ils menaçaient de jeter des pierres à un adversaire invisible. Parfois même, faisant mine de viser l’ennemi avec un fusil.
Ceci n’est pas un battle.
Non, ce n’est pas un battle où les danseurs démontreraient leur virtuosité. Les deux hommes en viennent soudain aux mains ; le duel au ralenti chorégraphié par Anne Nguyen crée un effet puissant. Puis la femme se jette dans la mêlée, l’un de ses coups de poings réussit à frapper. Tous s’écroulent au sol, seulement pour se relever aussitôt. »
Der Tagesspiegel – Sandra Luzina – 7 août 2021 – Allemagne (Tanz im August 2021)
« Le trio Underdogs d’Anne Nguyen évoque les mécanismes de survie de ceux qui n’ont rien. Au rythme de quatorze chansons s’étendant du Wu-Tang Clan à Marvin Gaye, deux hommes se disputent une femme et se détruisent mutuellement dans une ode hip-hop aux allures de critique sociale. Les trois danseurs se jettent dans un combat de rue entrecoupé de moments de tendre intimité. Ces dernières années, la danse urbaine est enfin entrée sur les grandes scènes, et Anne Nguyen est l’une des pionnières de cette évolution. »
Berliner Zeitung – 8 août 2021 – Allemagne (Tanz im August 2021)