22 Fév2014
Critique suite à la représentation de PROMENADE OBLIGATOIRE au Festival International – CDC à Toulouse
Chronique de Jérôme Provençal – journaliste indépendant (Les Inrockuptibles, Mouvement).
Sur scène, ils sont huit danseurs, six filles, deux garçons, ils avancent en lignes droites, de profil, balancent les bras, fléchissent les jambes, ralentissent, accélèrent, s’arrêtent, pas longtemps, le choix, ils ne l’ont pas : PROMENADE OBLIGATOIRE, alors ils repartent, reprennent leur marche, décomposent prestement ou recomposent lentement leurs mouvements, se synchronisent, se désarticulent, s’affrontent, mènent une lutte sans merci avec eux-mêmes et contre le temps – qui file toujours droit devant. Ce qu’ils pratiquent s’appelle le popping, une danse dérivée du hip-hop et basée sur les isolations musculaires, les lignes et les brisures. Cette danse comparable à de la sculpture corporelle, Anne Nguyen – jeune chorégraphe qu’il va falloir suivre de très près – se l’approprie et en fait la matière saillante d’une pièce en forme d’étude sur le mouvement et le passage du temps. Attention, non pas une étude grise et froide mais une étude vibrante et étincelante, d’une précision remarquable, au long de laquelle les gestes à la fois martiaux et sensuels entrent en résonance parfaite avec les rythmes obsédants de la splendide musique composée par Benjamin Magnin.
J.P.
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